Emily, 35 ans La mort d'un père

"Bonjour, mon nom est Emily et je viens de perdre l'homme de trop.

Celui qui part sans avoir fait d'efforts, sans regrets ou pas, sans un mot en tout cas...Le coup de massue.
Encore un. Les choses s'enchaînent et je ne maîtrise rien. Je ferme les yeux....". Tout tourne autour de moi et à mes oreilles ne résonne que cette musique qui malgré le drame me donne envie de chanter.
Chanter pour oublier, pleurer, crier, hurler... Chacune sa méthode, chacune sa manière de réagir, selon son âme, son vécu, ses émotions.

Moi, mes yeux ne pleurent pas, mon coeur est un bloc et pourtant je viens de perdre une personne qui, selon la FAM est un être cher, détesté, inexistant, remplacé... : UN PÈRE

Ce père à qui somme toute, nous devons la vie. Cette image que l'Histoire nous renvoie de cet Homme, ce qu'il a été, de ce qu'il est et doit être. Un être fort, responsable, aimant, protecteur mais à la fois joueur, attentif et disponible...

Mais un père arrive-t-il à être tout à la fois ?
Certaines FAM vous diront que oui et je les crois volontiers, j'en ai moi même rencontré.
Ne vous est-il jamais arrivé lorsque vous étiez jeune d'envier le père de votre copine ? Et bien moi oui.

Et les autres père ?
Que ce soit un beau père, un ami, un papi, un oncle... nous cherchons toutes, naturellement, la présence de cette icone masculine que représente le père. Parfois nous trouvons l'oreille et l'attention chez cet être, parfois nous courrons après une image qui n'est qu'un mirage, oubliant les oasis qui peuvent nous apporter bien plus de choses qui nous permettrons d'avancer. Mais quoiqu'il arrive, nous sommes la FILLE d'un Homme.

J'ai pour ma part remplacer ce père mais lorsque celui-ci s'en va nous nous prenons en pleine face cette réalité de la vraie vie et c'est toujours un moment de bilan de notre @viedefam, quelle FILLE nous avons été pour ce père, quelle FEMME nous sommes devenues grâce ou à cause de ce père, quelle FAMILLE nous avons construit avec ou sans ce père...

Toutes ces questions ne vous sont-elles pas venues en tête ?

En tout cas, elles permettent de se remettre en question, de se retourner vers ses valeurs, ses attentes, sa propre vie.
Je ne culpabilise pas de ne pas avoir pleurer sur ce père qui n'a su me donner que la vie. Je ne culpabilise pas non plus de penser que les choses auraient pu être différentes si j'avais décidé de faire le premier pas.
Je me sens libre avec la relation que je me suis construite avec cet homme. Il n'y a pas de souvenirs, il n'y a pas de bonnes ou mauvaises choses, juste un lien intime entre mon moi de FILLE et mon moi de FEMME

..... Mais au fond de moi pourtant une question me hante et me hantera toujours : Qu'elle aurait été ma relation avec ce père ? "

Emily.